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Le Revermont

 La corniche du Revermont     

Sommaire

  • 1 Le Revermont bressan                        2 Le Sentier Mémoire de pierre
  • 3 Le Grand Brûle du Revermont             4 Le Revermont dans la littérature
  • 5 Roger Vailland à Meillonnas                6 Bernard Clavel à Courmangoux
  • 7 Voir aussi

          

  Le Revermont entre plaine et montagne                            Le Musée de Cuisiat

 

1- Le Revermont bressan

La route des monts de Jasseron à Coligny est parsemée de villages typiques dont le chef-lieu de canton, Treffort-Cuisiat est sans doute le plus intéressant avec ses vieilles maisons en pierre qui s'étagent en flanc de colline comme ces vieux villages du midi construits sur des tertres pour échapper aux invasions barbares, puis qui descendent jusqu'à la plaine de Bresse où le village a depuis ces dernières années, tendance à se développer.

 

Les chemins de randonnées sont nombreux et permettent de découvrir des sites tels la chapelle de Montfort perchée sur un contrefort ou la route des crêtes par Lomont, le col de Justice et le col de France qui permet de redescendre sur Meillonnas. Meillonnas possède un savoir-faire en faïencerie, datant de 1760. C'est un village qui a conservé des maisons de pierre, certaines à colombages, son église gothique avec deux chapelles ornées de peintures à fresque des XIVe et XVe siècles qui sont classées monument historique.

 

Pressiat et le mont Myon, point remarquable du Revermont, est un centre renommé de parapente. Le signal de Nivigne est le point culminant du Revermont avec ses 773 mètres. Treffort-Cuisiat est marqué par son habitat vigneron, ses halles, l’église du XIVe siècle, le lavoir de la Platte et son chemin de ronde, son Musée départemental du Revermont. Pressiat et les trois monts, mont Myon (site classé), Montfort et mont Chatel.

Le village de Courmangoux-Roissiat avec ses circuits pédestres à partir de la place de Roissiat est surtout connu pour son sentier Mémoire de pierre.

 

C'est la forêt moutonnante du Revermont
Dont les pentes verdissent jusqu'au mont Myon
Qui prépare lentement son sommeil
Dans les derniers rayons du soleil.

 

2- Le Sentier Mémoire de pierre

          

                                         Sculpture La grappe, la "capette"

 

Le sentier est situé près du village de Roissiat, sur la commune de Courmangoux, qui a très longtemps vécu autour de sa carrière de pierre et de son vignoble.

 

Le sentier Mémoire de pierre offre un horizon panoramique sur la plaine de la Bresse jusqu'à la vallée de la Saône en direction de Mâcon et le vallonnement de la route des coteaux du Revermont, vers le nord sur le mont Myon et vers le sud en direction de Verjon et de Coligny.

 

À partir de la place de Roissiat, partent plusieurs chemins de randonnée accessibles à tout le monde, des plus courts vers la plaine de Bresse et Verjon aux plus longs comme celui qui traverse le village en rejoignant le sentier Mémoire de Pierre, file en haut de la colline de la Carrière pour rejoindre le mont Myon et revenant vers la place de Roissiat par les villages de Pressiat et de Chevignat.

 

Il y a au cœur même de ces paysages
Émanant des hautes futaies qui n'ont plus d'âge,
Au sein des sombres entrelacs et leurs branchages,
Une douce sérénité qui se dégage,
Un exemple, une leçon de tolérance,
Un air d'innocence, comme un parfum d'enfance.
 

 

Trente panneaux ponctuent actuellement le parcours et ont pour thèmes :

  • les origines de la commune, à l'époque des druides et de la chasse, du péage [1] et du tram (qui circule d'octobre 1913 au 10 mai 1937) ;
  • l'histoire de la commune : les faits marquants, les épidémies (référence à la grande peste qui sévit de 1285), les temps difficiles (pendant l'hiver 1788-1789, le blé manque et on chasse le loup jusqu'au mont Myon), la déportation (après la rafle du 16 avril 1944 un seul des 12 jeunes gens de la commune revient de déportation) ;
  • le chemin, l'école, la carrière de pierres ;
  • l'agriculture, la vigne et le vin ;
  • la vie pastorale : la floraison, les arbres, l'exode rural, les feux de la Saint-Jean.

 

3- Le Grand Brûle du Revermont

L’inauguration le 14 juillet 2011 du site "Le Grand Brûle", situé ‘en soustignat’ entre Chevignat et Roissiat, renvoie à la terrible journée du 18 juillet 1944 où une colonne de l’armée allemande pille et brûle les villages du Revermont entre Coligny et Treffort. Les Allemand, furieux de l’intense activité de la Résistance dans ce secteur, en particulier celle de 1er bataillon de FTP du capitaine Cribeillet, et du soutien actif de la population, entreprennent cette opération qui finira en calamiteuse expédition de représailles.

 

La commune de Courmangoux est particulièrement touchée puisque ses deux principaux hameaux, Chevignat et Roissiat, sont largement détruits. Les habitants s’enfuient ou sont expulsés de leurs fermes, les animaux meurent brûlés dans leurs étables. De ce gigantesque autodafé, la lueur des incendies se voient loin dans la Bresse : c’est ce qu’on appellera "Le Grand Brûle". Á Courmangoux, le bilan immobilier est affligeant : 67 habitations détruites, ravagées par le feu (en tout, dans les 5 villages concernés, 278 bâtiments seront brûlés).

             

 

Le site-monument, fait de rectangles de pierre entremêlés qui symbolisent des poutres carbonisées s’écroulant sur les maisons, s’élève désormais sur le point géographique des villages incendiés, bien visible depuis la route de la corniche du Revermont, comme un rappel du mémorable "juillet rouge" et de la terrible réalité de la violence et de la guerre.

 

Ces deux calamités, guerre et violence, que Bernard Clavel a inlassablement combattues durant toute sa vie et dont les paroles de paix, juste sur la colline d’en face, le long du chemin "Mémoire de pierre", sont à jamais gravées dans la pierre et font contrepoint à la haine qui a un jour embrasé ces paisibles villages du Revermont.

 

4- Le Revermont dans la littérature

Plusieurs écrivains sont venus s'installer dans la région, dont deux auteurs qui ont reçu le prix Goncourt en 1957 et 1968 :

 

  • Roger Vailland à Meillonnas où il a passé les dix dernières années de sa vie, où l'on peut voir sa maison dans le village et où il est enterré. Roger Vailland a écrit à Meillonnas quelques unes de ses œuvres les plus importantes comme la Fête et La Truite dont l'action se passe en partie dans la région, ou L'Éloge du cardinal de Bernis. En 2007, lors de son centenaire, plusieurs manifestations se sont tenues dans le département, dans les lieux où il a vécu et, dans ce cadre, la décision a été prise de créer un sentier Roger Vailland pour commémorer son parcours. Parmi les noms qu'il a donnés à ses personnages, on peut y reconnaître plusieurs emprunts aux noms des communes du Revermont, comme Verjon, nom d'un personnages de La Truite, et Courmangoux nom de jeune fille de "La Truite" ou dans un autre de ses romans La Fête, dans lequel Philippe Legrand, commandant en second d'un navire, a une aventure avec une passagère qui se nomme Jeanne Treffort.

 

  • Bernard Clavel, natif de Lons-le-Saunier qui, après avoir longtemps voyagé, est revenu s'installer à la Courbatière, un hameau de la commune de Courmangoux. Il a en particulier écrit le cycle de La Grande Patience, cycle romanesque en 4 volumes qui se passe dans la région et dont le dernier vaut à Bernard Clavel le prix Goncourt en 1968 pour Les fruits de l'hiver.
  • D'autres écrivains se réclament aussi du Revermont comme les poètes Jean-Pierre Pirotte qui publie un recueil intitulé Revermont ou Christian Broussas et ses chants bucoliques.

 

5- Roger Vailland à Meillonnas

Avec Roger Vadim, à Meillonnas, 1959

Roger Vailland (1907-1965) a passé les dix dernières années de sa vie avec sa femme Elisabeth Naldi, dans cette commune où il est enterré depuis 1965.

Il y a écrit de nombreuses œuvres, comme par exemple les trois textes qui clôturent Le regard froid, essai publié en 1963 qui rassemble divers textes déjà publiés ou inédits :

 

  • 1. Le carnet de comptes d'un homme heureux, où il note :       Meillonnas 1957;
    2. Éloge du cardinal de Bernis, où il note : Meillonnas octobre-novembre 1956;
    3. Sur la clôture, la règle et la discipline, où il note : Meillonnas 1958.
    

 [Photo : Roger Vailland et Roger Vadim à Meillonnas]

 

René Ballet, son ami et biographe, écrit dans un texte biographique qui date de 1972 : "Au centre de son territoire, le village de Meillonnas,exactement à la limite de la plaine et de la montagne. A l'ouest, Meillonnas s'ouvre sur la plaine de Bourg, la vallée de la Saône, les routes vers Lyon et Paris. A l'est, les maisons s'adossent aux dernières pentes de la montagne. Dans le village, la maison de Vailland. Non pas au centre, mais à l'extrémité orientale du village. A l'est, seuls les sapins de la montagne. A l'ouest, les deux cafés, la mairie, l'école, l'église, le centre du village."

 

Il cite cette phrase extraite des Écrits intimes : « ... on fait sa maison en prenant une matière analogue à soi-même, pour en faire ce qu'on voudrait être. » (Écrits intimes, 29 août 1962)

 

Une plaque en faïence accrochée sur un mur d'une rue du centre par le syndicat d'initiative, reprend cette citation de Roger Vailland : « (...) dans chaque bois des sentiers, dans chaque prairie des troupeaux, dans chaque ruisseau des truites et dans chaque pierre inscrite la main de l'homme. Une campagne à la mesure de l'homme et où l'homme se sent bien. »

 

La maison des Vailland à Meillonnas

Une fois franchie la porte étroite de l'entrée, « la porte étroite de ma maison, la fausse façade humble. Soulages habite un palais, moi un repaire » écrivit Vailland dans ses "Écrits intimes", on débouche sur une pièce pleine de plantes, ouverte sur le jardin. En bas, une autre pièce, 'la salle de musique', la cuisine avec sa vaste pierre d'évier. En haut, des œuvres de Marc Garanger le photographe, une photo où Louis Malle hurle en tête d'un cortège, des bronzes de l'ami Costa Coulantianos sur les poutres. À l'extérieur, deux jardins clos par de hauts murs, un pavillon aménagé dans une ancienne écurie.

 

Il aime griffonner des plans de la maison, y indique les différents chemins qui conduisent à son 'bureau-bibliothèque', situé dans l'endroit le plus reculé de sa maison. Il l'appelle "l'accul" terme de vénerie qui désigne l'endroit où se cache l'animal, son dernier refuge. Il avait réservé une pièce pour soigner ses plantes à tubercules, la pièce aux plantes. Vers la fin de sa vie, il disait  : « La mort est sans doute acceptable si l'on sait vivre comme un arbre quand on a achevé d'occuper tout son espace. »

 

À Meillonnas, Roger Vailland aimait se promener, marcher dans la montagne, aller cueillir des champignons, discuter avec les paysans et les regarder travailler. Dans son essai De l'amateur, écrit aux Allymes en 1951, Roger Vailland écrit : « J'avais quitté Paris, las des discussions entre intellectuels de gauche. » Maintenant, où il repose à moins de cents mètres de sa maison, dans le cimetière de Meillonnas sous une plaque de bronze, avec des buis et un tuya, souvent fleurie de ces roses rouges qu'il affectionnait. Son ami le peintre Soulages a écrit : « Vailland, c'était un ami. Un ami très cher. Très proche. Nous étions deux hommes avec Claude Roy, qu'Élisabeth avait accepté pour l'ensevelissement. Trois avec elle et les fossoyeurs. Le public, les Gallimard, tout le toutim, étaient hors du cimetière. »

          

       
Roger Vailland : La maison de Meillonnas

 

Retour à Meillonnas

L'un de ses biographes, Alain Georges Leduc, note dans son essai "Roger Vailland, un homme encombrant" : « Au gré de voyages, de conférences qui me portaient vers sa terre d'adoption, je suis allé rôder autour de sa maison, de sa tombe à Meillonnas. [...] Je revenais généralement des pays de l'Ain avec un ou deux bouteilles de gnôle dans mon coffre et en tête des paysages que n'aurait pas récusé l'auteur de La Fête. »

 

Roger Vailland et ses personnages

L'écrivain Roger Vailland,prix Goncourt 1957 pour son roman La Loi, qui a longtemps vécu à Meillonnas, a puisé pour ses deux derniers romans dans les noms des villages de la route du Revermont pour les noms de ses personnages :

  • Jasseron et Jeanne Treffort, personnages de La Fête;
  • le père Verjon et Frédérique Courmangoux personnages de La Truite. Courmangoux est en effet le nom de jeune fille de l'héroïne de son dernier roman, celle qu'on surnomme la truite qui, comme Bernard Clavel, est née à Lons-le-Saunier.

 

   
Treffort, lavoir de La Plate              Cuisiat maison à colombages         Courmangoux, la mairie    

 

6- Bernard Clavel à Courmangoux

Le romancier de La Courbatière

L'écrivain Bernard Clavel, natif de Lons-le-Saunier qui, après avoir longtemps voyagé, est revenu s'installer près de sa région d'origine, à La Courbatière, un hameau de la commune de Courmangoux. Il est l'auteur de nombreux romans et en particulier du cycle en quatre tomes intitulé La Grande Patience, qui se passe dans la région et dont le dernier tome lui a valu de recevoir le prix Goncourt en 1968.

 

Dans son roman Les Grands Malheurs, ce roman de mémoire qui traverse tout le XXème siècle, le héros se nomme Eugène Roissard, rappelant Roissiat, ce hameau d'où j'écris ces lignes et où l'on est qu'à quelques centaines de mètres, au-delà d'une petite combe qui sépare les deux hameaux, du parc de la maison qu'habita Bernard Clavel, au pied de la colline du Chevallet, lui qui écrivait dans le prologue de son roman : « Aujourd'hui, l'avant-printemps sème les premières fleurs sur le Revermont où nous sommes venus nous fixer. » (10 avril 2003)

 

Courmangoux possède ainsi ses strates de mémoire : mémoire des événements tragiques de juillet 1944 (voir le chapitre Le Grand Brûle), celle du sentier Mémoire de pierre puisqu'il est écrit dans sa présentation qu'ici « les pierres ont de la mémoire », et celle plus récente inscrite à travers l'œuvre de Bernard Clavel, dans la bibliothèque qui porte son nom, installée dans les locaux de la mairie.

 

Clavel biblio.jpg   Clavel 20 1 87 eire.jpg 

L'inauguration de la bibliothèque                                       Clavel et Josette Pratte en Irlande

 

La bibliothèque Bernard Clavel

Le 25 avril 2009 fut inaugurée à la mairie de Courmangoux, la bibliothèque Bernard Clavel qui a vécu plusieurs années dans le hameau de la Courbatière, en présence notamment de Denis Perron, vice-président du Conseil général et conseiller général du canton de Treffort, Josette Pratte, l’épouse de l’écrivain et Mireille Mornay, maire de la commune. Bernard Clavel a fait don de quelque 300 ouvrages, non seulement ses ouvrages mais également les livres qui tout au long de sa vie ont nourri son œuvre. Cette nouvelle bibliothèque a été intégrée au Réseau de lecture publique du Conseil général.

 

Madame Josette Pratte, la femme de Bernard Clavel, a rappelé le plaisir qu’ils ont eu tous deux à s’installer dans ce village, « ouvert de tous côtés, sur la Bresse et la vallée de la Saône, sur Bourg-en-Bresse et Lyon, au nord sur le Jura et Lons-le-Saunier si chers au cœur de Bernard Clavel ». Un village adossé au Revermont et la montagne jurassienne, et cependant largement ouvert sur l’extérieur.

 

La bibliothèque va plus particulièrement privilégier deux des thèmes les plus chers au cœur de Bernard Clavel, comme madame Josette Pratte l'a rappelé dans son allocution :

  • La paix et la dénonciation de la guerre avec des œuvres telles que Lettres à un képi blanc, Le massacre des innocents, L'Espagnol ou Le Soleil des morts;
  • L'écologie et le respect de la terre dans des romans comme Pirates du Rhône, Cargo pour l'enfer ou Le Carcajou.

Cette bibliothèque qui porte désormais son nom, fait écho à ce qu’il écrivait déjà en 1977 :

« Il est indispensable que les bibliothèques scolaires soient bien garnies et que se multiplient les bibliothèques de quartier et les bibliothèques pour tous. C’est là que se fait la véritable découverte de la lecture. »
("Écrit sur la neige", page 192, Éditions Stock)

 

7- Voir aussi

  1. ↑ Au temps où Roissiat s'appelait Rotaticum et où il fallait payer le péage ici pour emprunter la voie romaine menant de Lyon à Besançon    

      
Vue du château de Chevreau      Galerie du Revermont à Augéa       Salavre, chapelle St-Rémi

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20/02/2014
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Les écrivains en Touraine

La Touraine, terre d'inspiration pour des écrivains contemporains comme le philosophe Henri Bergson, Jean-Marie Laclavetine, Gonzague Saint-Bris mais aussi des auteurs classiques dans la tradition des lettres françaises comme  François Rabelais, Pierre de Ronsard, Honoré de Balzac et René Descartes.

 

François Rabelais et La Devinière

On peut en particulier visiter tout au long de l’année visiter le Musée Rabelais à La Devinière, sa maison natale près de Chinon, la maison de Ronsard au prieuré de Saint-Cosme Ronsard y occupa longtemps le poste de prieur, à La Riche, ainsi que le Musée Balzac au château de Saché qui vit les fameuses sessions d’écriture d’Honoré de Balzac, près d’Azay-le-Rideau. Il existe aussi dans cette région le musée dédié au philosophe classique René Descartes dans le village de Descartes. 

 

Musée Rabelais, Maison de La Devinière, Seuilly 

Musée Rabelais, Maison de La Devinière, 37 500 Seuilly

 

C’est dans cette métairie du XVe siècle qui s'appelle La Devinière que naît François Rabelais sur la commune de Seuilly. Son pays natal fut pour lui une source primordiale d'inspiration, bien mise en lumière dans ce musée littéraire illustré par une intéressante iconographie et des publications anciennes et la découverte de la chambre de l'écrivain de la Renaissance.

 

Pierre de Ronsard et Le Prieuré Saint-Cosme

 

           

 

Le Prieuré Saint-Cosme inspira fortement Pierre de Ronsard dans l’écriture de ses derniers ouvrages qui y vécut pendant une vingtaine d'années, une source d’inspiration essentielle pour lui. Ce sont ds chanoines qui ont fondé le prieuré au XIème siècle pour accueillir les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle. Les rois de France goûtèrent aussi fortement les lieux aux XV ème et XVI ème siècles et Pierre de Ronsard lui-même y reçoit la visite de Catherine de Médicis et de son fils, le roi Charles IX.

On peut y découvrir les vestiges du prieuré, bombardé en 1944, comme le superbe réfectoire doté d’une belle chaire romane, enrichi en 2010 de 14 vitraux uniques signés par le peintre Zao Wou-Ki et aussi ce qu'on appelle "l'hôtellerie", datant du XIIIè  me siècle, aujourd'hui bibliothèque des Amis de Ronsard. Le premier étage est celui des appartements de Ronsard avec sa chambre et son cabinet où il écrivait ses œuvres, meublés en style Renaissance.

 

A l'âge de 61 ans, Il y a dicté ses derniers vers. Il ne subsiste que quelques vestiges de l'église, le chevet où on a découvert la tombe de Pierre de Ronsard, les chapiteaux romans, l'arc gothique ainsi qu'une partie de croisillon.

 

A l'extérieur, on peut se promener dans un superbe parc aux neuf jardins contemporains inspirés des jardins de la Renaissance où trônent nombre de variétés de rosiers rappelant de cette façon son "Ode à Cassandre" avec son célèbre sonnet "Mignonne allons voir si la rose, Qui ce matin avait déclose, Sa robe de pourpre au soleil ...".

 

Ronsard prieure.jpg               

Prieuré Saint-Cosme, son bureau...                                                   les jardins

 

Honoré de Balzac à Saché

MUSEE BALZAC, 37190 SACHE

 

Le tourangeau, Honoré de Balzac séjourna pendant quelque huit ans de 1830 à 1837 dans le château d’un ami, à Saché, dans la vallée de l’Indre. Cet édifice du Moyen Âge fut remanié à la Renaissance puis aménagé en confortable demeure au XIXe siècle avec un magnifique parc arboré. On peut visiter la petite chambre où Balzac écrivit une partie du "Père Goriot" et des" Illusions perdues".

 

     

 

 

René Descartes et sa Maison-Musée

MAISON MUSEE RENE DESCARTES
29 rue Descartes, 37160 DESCARTES

 

          

 

Voilà donc ce lieu mystérieux où à grandi celui qu'on considère comme le plus grand philosophe du XVIIème siècle. Avec ses magnifiques demeures médiévales, le bourg de La Haye-Descartes fut rebaptisé Descartes en 1967 en l’honneur du plus célèbre de ses enfants qui y naquit en 1596. Sa maison natale a été transformée en un bel ensemble musée dont la délicate scénographie évoque la vie et l’œuvre d'un des fondateurs de la philosophie moderne. Elle est complétée par un panorama historique et culturel du XVIIe siècle.

 

            

 

Voir aussi

* La Touraine et ses écrivains

* chaque année au mois d’août, l'association la « Forêt des livres » organise une rencontre d'écrivains à Chanceaux-près-Loches.

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20/02/2014
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Les gorges du Verdon

 File:Verdon-cliff-eperon-Sublime-vude-Trescaire.jpg            

Les gorges vues du Point Sublime                     Le styx du Verdon

 
Les Gorges du Verdon forment l’un des plus beaux canyons d’Europe et attirent des touristes de plus en plus nombreux, surtout avec l’aménagement des sentiers mis à disposition des randonneurs.
 
Le Styx du Verdon, appelé ainsi par référence au Styx de la mythologie grecque est comme une dépression insérée dans le canyon. Quant à l’Imbut, c’est un passage très resserré dans lequel le Verdon s’écoule en souterrain sous un gros chaos rocheux.
 
Sur la route du Verdon
Deux itinéraires routiers permettent de les visiter, l’un par la rive droite, au nord, allant de Castellane à Moustiers-Sainte-Marie par la route D952 et l’autre par la rive gauche au sud, allant d’Aiguines à Castellane. Le tour peut se réaliser par Moustiers jusqu’au pont de Galetas, en partant vers Aiguines puis grimpe à flanc de coteau jusqu’au col d’Illoire qui offre une vue magnifique sur le lac de Sainte-Croix.
 

La route devient très sinueuse avec ses étroits lacets et ses croisements difficiles, et l’Auberge des Cavaliers dominant le Verdon d’au moins 300 mètres. Elle abandonne pour un temps le cours des Gorges et s’en rapproche à nouveau vers les tunnels du Fayet taillés à même la roche, troués d’ouvertures donnant une belle vue sur l’autre rive. On poursuit en direction du pont de l’Artuby, ou pont de Chaulière,  d’une hauteur de 180 mètres, construit entre 1938 et 1947, traversant les gorges du même nom.

 

           
        Vue des gorges                     Le pont de Chaulière sur l'Artuby

On parvient alors au relais des Balcon avec ses deux belvédères dominant la Mescle où la rivière Artuby rejoint le Verdon. On part ensuite en direction de Trigance et son château médiéval, traversant le pont qui enjambe le Jabron puis vers le pont de Soleils.

 

On peut alors bifurquer sur Castellane ou revenir à Moustiers, en passant par le tunnel de Gloige, le Point Sublime et le village de Rougon qui donne une vue superbe sur le Couloir Samson, entrée de la partie des Gorges. Juste après le tunnel de Gloige, on peut descendre jusqu’au bord du Verdon, point d’arrivée du célèbre sentier Martel. La suite du voyage s’effectue par La Palud-sur-Verdon avec son musée et la maison du Verdon, qui mène à la route des Crêtes et les plus beaux belvédères de la région, passant devant le chalet de La Maline, la maison du Club alpin français, les cols d’Ayen et de l’Olivier, la cascade de Saint-Maurin et le belvédère du Galetas avant de descendre sur Moustiers-Sainte-Marie. Un magnifique circuit d’une centaine de kilomètres.

 

      
Ça commence... moyen !                                                    Le lac de Sainte-Croix

 

La cité de Moustier-Sainte-Marie

               Dans les gorges

 

Depuis le belvédère de la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir située au sommet du village, on domine la petite ville de Moustiers-Sainte-Marie, la vallée de la Maire et le plateau de Valensole. Du 15ème siècle subsiste une belle porte de l’enceinte mais c’est surtout l’église romane Notre-Dame, construite entre 1336 et 1361 et classée monument historique, qui est intéressante avec le chœur qui forme un grand angle avec une nef à quatre travées voûtées de croisées d’ogives et des chapiteaux ornés de feuilles de chêne, ainsi qu’un clocher ajouré d'arcades romanes soutenues par des colonnettes.


L’étoile de Moustiers est accrochée à une chaîne, tendue entre deux monts qui domine la cité, à quelques dizaines de mètres. La légende rapportée par Frédéric Mistral, veut qu’il s'agisse d'un ex-voto du chevalier de Blacas, croisé fait prisonnier par les Mamelouks et qui fit le vœu de consacrer un édifice à la Vierge s'il en revenait un jour. C’est à son retour qu’il fit suspendre une étoile à seize branches, emblème familial, de quelque 400 kg et d’un diamètre de 80 cm. 

 

        

                    Vue du village                           Clocher de l’église Notre-Dame-de-l'Assomption  


Le village d’Entrevaux

     
Porte fortifiée                         Vue du village en surplomb

Le village, malgré son style médiéval, date surtout du 17ème siècle. On peut notamment signaler un moulin à huile du 18ème siècle, la maison Fulconis avec son beau cadran solaire, le musée de la moto et sa collection de modèles anciens européens.


L’architecture militaire est aussi intéressante avec la citadelle Vauban juchée sur une barre rocheuse, son  chemin d'accès escarpé et fortifié, les remparts construits sur l’à-pic au-dessus du Var. Les fortifications de la ville sont aussi classées Monuments historiques avec ses trois portes : la porte du Midi ou Nationale, la porte occidentale, dite de France ou de Guillaumes et la porte orientale, dite de Savoie, d’Italie ou de Puget.

 

    

Eglise d'Entrevaux                                                    Château de Trigance        

 
La cathédrale est intégrée à l’enceinte avec un mur qui surélève la courtine, son clocher crénelé servant de tour d’observation. De l’autre côté, on peut aussi noter une fortification faite d’une courtine et de demi-bastions, composée de deux pont-levis et de portes chicanes. Le pont qui permet maintenant d’accéder au vieux bourg) est à tour-porte et à tablier levant, construit en 1688 avec son pont-levis qui s’abaisse dans la voûte.

 

        

                   L’entrée fortifiée                                               La Cité médiévale

 

Le village d’Annot

Les sites intéressants du village sont essentiellement la partie sommitale de la vieille ville avec son portail fortifié, les ponts sur la Beïte et sur la Vaïre s’ouvrant sur la place des platanes, les maisons à arcade de la rue Notre-Dame et la chapelle de Vérimande classée monument historique.

 

En matière d’architecture militaire, quelques remparts médiévaux avec ses portes sont toujours en partie visibles, l’enceinte étant marquée par de hautes maisons dessinant le tracé de la cité médiévale. En matière d’architecture civile, on peut citer l’Hôtel-Dieu et l’Hôtel de ville tous deux du XVIIe. En matière d’art religieux, le monument le plus intéressant est l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste dans le vieux bourg, au style hétéroclite, construite sur une abside semi-circulaire à voûte elle-même semi-circulaire.

 

   

                       Vue de la vieille ville                                     Place d'Annot

 

La cité de Sisteron

La citadelle de Sisteron, classée monument historique ouvre un beau panorama sur la ville et la vallée de la Durance. Sauvées de la disparition par Prosper Mérimée, cinq tours subsistent de l'enceinte construite en 1372-1373, avec des bouts de muraille, qui se nomment "La tour du Fort" au pied de la Citadelle, "La tour des Gents d’Arme" vers la Poste, qui possède un toit, la tour de La Médisance" vers la Cathédrale avec son escalier intérieur, "la tour Notre-Dame" et "La tour de la porte Sauve", ainsi nommée pour avoir permis à un millier de protestants de s’enfuir en 1591.

 

     

            Deux des tours de la ville                La cité et la vallée vues de la Citadelle

 

La vieille ville compte plusieurs maisons anciennes intéressantes comme dans la rue Mercerie une maison aux baies géminées, aux arches brisées et aux chapiteaux sculptés de motifs végétaux du 14ème siècle, l’hôtel de la Baume, plusieurs maisons des 15-16ème siècles rue de la Pousterle et dans la rue Droite, une maison début 17ème avec sa belle porte sculptée.

 

    

La cathédrale Notre-Dame des Pommiers               Vue de la citadelle

 

Place du Général de Gaulle, l’ancienne cathédrale Notre-Dame des Pommiers, de style roman provençal, offre un beau vaisseau dépourvu de transept et une coupole sur trompes à l'entrée du chœur. La cité dispose aussi sur son territoire de plusieurs chapelles ainsi que les vestiges d'anciens couvents.

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20/02/2014
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Diego Rivera à Lyon

La ville de Lyon et le peintre Diego Rivera 

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Fresques de D. Rivera (détails)

1- Lyon et Diego Rivera
C'est au printemps 2006 à l'occasion des Rencontres Internationales de la Peinture Murale' de Mexico que les participants découvrirent les œuvres de Cité Création et furent agréablement surpris. C'est ainsi que La Fondation Diego Rivera fait le choix de Cité Création pour réaliser une œuvre murale célébrant le 50ème anniversaire de la disparition du peintre le 24 novembre 1957. Le site retenu fut celui de la rue Georges Gouy dans le 7ème arrondissement de Lyon.
L’Espace Diego Rivera a ainsi dévoilé les murs peints le 4 décembre 2007 avec bien sûr des reproductions d'œuvres de Diego Rivera, sont mis en scène par Cité Création sur les surfaces murales proposées par la SACVL, rue Georges Gouy, à Lyon dans le 7ème arrondissement.

 

Les trois peintures murales qu'on peut admirer reprennent des thèmes essentiels du peintre : le Mexique au fil de son histoire avec les civilisations précolombiennes Aztèque et Maya, la conquête militaire espagnole avec Cortès, la mise en esclavage des populations locales, les bouleversements sociaux politiques et la réforme agraire. On retrouve aussi le peintre qui apparaît dans les fresques, en particulier par l'intermédiaire de sa dernière , avec notamment sa dernière œuvre Rêve d’un dimanche après-midi au parc Almadena. Les fresques de Rivera eurent d'abord un objectif pédagogique pour une population alors encore largement illettrée : raconter par l'image ce que fut l'histoire du pays. Rivera décora à cette occasion Le Palais National, le Secrétariat de l’éducation Publique, le Palais des Beaux-Arts, ainsi que le musée et le Palais de Cortès à Cuernavaca.


    

2- L’œuvre de Rivera et son message
L’œuvre de Rivera porte l'influence de sa vision marxiste et illustre l’oppression que subirent les indiens et les paysans pendant la colonisation des conquistadores puis des régimes dictatoriaux que connut le Mexique comme celui par exemple de Porfirio Diaz. Malgré ses racines indiennes, il a toujours recherché une union, un syncrétisme entre les deux cultures majeures, indiennes et espagnoles, de son pays .

Il a pris pour sujet des scènes quotidiennes de la vie des gens du peuple mêlées d'éléments symbolistes où l'on peut souvent reconnaître le visage de sa compagne, peintre elle-aussi au destin tragique, Frida Kalho. « Ma peinture a quelque chose qui appartient au peuple et à qui elle est destinée», tel est son projet et sa raison de peindre, prôner plus de justice et d'humanité à travers ses toiles.


Le 5 juin 2007 voit le lancement officiel du projet lyonnais avec la présence de sa fille Guadalupe Rivera. Cette initiative est aussi l'occasion de faire connaître la travail de l'artiste, d'offrir une vision synoptique de son art sur les murs lyonnais, de la soumettre au regard du plus grand nombre, de faire réagir le public sur des aspects de cette œuvre immense, de la multiplicité foisonnante et multicolores de ses scènes. Ces murs peints viennent s'ajouter à ceux déjà réalisés dans l'espace lyonnais pour créer une émotion, "colorer la vie" et participer à la valorisation du cadre de vie des habitants du quartier et des lyonnais.

 

 

 

3- Les fresques de l'Espace Rivera
La façade pré hispanique du mur nord : sa structure pyramidale rappelle le musée Anahuacalli créé par Diego Rivera près de Mexico, contenant ses collections précolombiennes. Y sont représentées les différentes civilisations pré hispaniques et l'arrivée d'Hernán Cortés symbolisant la conquête au plan spirituel, religieux et culturel. Des décorations de végétaux évoquent l'emprise du temps sur les temples mayas, les pyramides des grandioses constructions de pierre qui constellent une grande partie du pays, deMexico, Teotihuacan jusqu'aux confins du Guatemala et la presqu'île du Yucatan vers Chitchen Itza et les autres grands sites.


Sur le haut, on trouve deux fresques imposantes intitulées Images du Popol Vuh sur le thème de la création du monde. Elles sont inspirées de Popol Vuh, une œuvre composée de vingt-cinq aquarelles et dessins, racontant la naissance du peuple maya avec la présence de Quetzalcóatl, le dieu-serpent. Au milieu sur le côté gauche, un panneau Civilisation tarasca, du nom d'un peuple vivant sur la côte pacifique du Mexique. C'est en fait une recomposition de la fresque México prehispánico y colonial conservée à Mexico, œuvre essentielle de onze panneaux qui couvre une surface de près de 200 m².


Le panneau central reprend le thème du commerce entre les Totonaques et les Aztèques, avec un commerçant (un potcheca) qui échange ses marchandises contre des fruits et du cacao. Une pyramide s'y élève avec ses 365 ouvertures représentant les jours de l'année, chacun d'eux étant dédiés à un dieu et à un animal chargés de veiller à ceux qui naissaient ce jour-là; un manège (le volador) rappelle la célébration du vol des aigles et des dieux.

Quant au panneau de droite qui s'intitule civilisation huatesca, il met en scène le volcan Popocatepelc, plus haut sommet du pays, la région de Xochimilco, terre à maïs, la déesse du maïs Chicomecoatl puisque cette céréale est le produit de base de l'alimentation, d'où son caractère sacré, comme le cacao, à l'époque précolombienne. On y trouve aussi l'irrigation, technique de base de l'agriculture locale avec, au premier plan, une jeune fille qui confectionne des tortillas. Juste en-dessous se trouvent huit statuettes et deux masques qui marquent l'importance des travaux de fouille qui permirent d'exhumer les grands sites préhispaniques noyés dans la végétation, les nombreux objets découverts, poteries, cramiques dont Rivera était féru et dont il a légué une partie de son importante collection au musée anthropologique de Mexico.

4- Les œuvres dans la partie basse

tumb L'arrivée d'Hernán Cortés à Vera Cruz

Sur la gauche se trouve La christianisation illustrant la défaite du dernier empereur aztèque Moctezuma, accompagné de sa femme, obligé de rétrocéder ses trésors et de s'incliner devant le pouvoir de l'Église. Fresque édifiante qui montre tout l'orgueil dévastateur des conquistadors et la morgue de l'Église. Le peintre insiste sur l'implacable volonté de l'Église de réduire ce peuple à accepter sans délais ses conceptions religieuses ou à mourir, de choisir entre " le baptême et la mort". On y voit également le général Santa Anna recevoir de l'argent pour qu'il élimine les "gringos" du Nouveau Mexique et du Texas pour revendre leurs terres aux Etats-Unis. Cette fresque est aussi issue d'une fresque de Historia de México intitulée Epopeya del pueblo mexicano, qui se trouve aussi au Palacio nacional de Mexico.


Sur le panneau du milieu est représentée l'arrivée d'Hernán Cortés à Veracruz pour dénoncer l'esclavage dont fut victime ce peuple, le travail forcé à coups de fouet et le marquage au fer. Hernán Cortés apparaît très souffrant, victime sans doute d'une épidémie qui touchait souvent la population en faisait des dégâts considérables, avec en face de lui la figure de Pedro de Alvarado, le conquistador du Guatemala. Le prêtre et sa croix symbolisent l'exploitation à laquelle est soumis le peuple pour édifier les premières églises sur cette terre de conquête. On y voit aussi un enfant méso-américain aux yeux bleus qui porte une amérindienne sur son dos, preuve que le métissage a commencé très tôt. (œuvre originale du Palacio Nacional de Mexico, La conquista o el arribo de Hernán Cortés 1519 et est tirée de la fresque México prehispánico y colonial).

 

Sur la droite figure La canne à sucre, à l'époque de la dictature de de Porfirio Díaz, sur le thème de l'exploitation des indigènes dans les immenses exploitations sucrières (les fincas). La puissance est représentée par le contremaître et son fouet, le propriétaire de l'hacienda habillé en "gringo" pour marquer son allégeance aux Etats-Unis. (œuvre originale Ingenio azucarero de Tealtenango, Morelos, élément d'un ensemble intitulé Histoire de Cuernavaca et de l'État de Morelos, conquête et révolution.

5- La fresque de la place Diego Rivera


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Rêve d'un dimanche après-midi au parc Alameda

Cette fresque est essentiellement tirée d'une des plus grandes œuvres du peintre, Rêve d'un dimanche après-midi au parc Alameda (Sueño de una tarde dominical en la Alameda Central, 1947-1948), du musée mural Diego Rivera, à Mexico, d'abord réalisée à l'hôtel del Prado avant sa destruction par le tremblement de terre de 1985. Les créateurs lyonnais y ont ajouté Diego Rivera peignant sa fille Guadalupe avec son fils dans les bras.


D'un côté, on trouve donc cette fresque sur l'histoire du Mexique, Rêve d'un dimanche après-midi au parc Alameda, œuvre très autobiographique montrant le peintre quand il était enfant, sa femme Frida Kahlo, donnant la main au squelette de la vanité du dessinateur Posada qui apparaît aussi et duquel il s'est beaucoup inspiré pour réaliser son travail. Il y retrace les grands phases des évolutions historiques du pays, la conquête espagnole et l'inquisition, les évènements marquants de la période charnière entre le XIXème et le XXème siècle, la conquête de l'indépendance, les interventions américaine et française) et le Mexique contemporain.


De l'autre côté, on découvre Diego Rivera et sa fille Guadalupe avec son fils dans les bras, dans un vue pittoresque réalisée en un trompe-l'œil très réussi. Choix délibéré de la représentation du peintre et de la technique qu'il utilisait pour réaliser son travail.

6- La façade du mur sud
Cette partie fait référence à des œuvres d'une autre nature, avec par exemple le portrait de Lénine extrait de L'Homme au carrefour, celui d'Emiliano Zapata qu'il avait déjà peint à Cuernavaca en 1930 et L'arsenal où l'on voit Frida Kahlo distribuer des armes et également, habillée en rouge avec l'étoile communiste. A l'arrière-plan, des ouvriers et des paysans prêts à se battre, à qui on a distribué des armes et, sur un côté, un couple d'amis Julio Antonio Mella et Tina Modotti.


En bas à gauche, est représentée une usine Ford, œuvre qu'on avait alors commandé à Rivera, symbole de l'industrialisation triomphante qui avait suivie la grave crise économique de 1929. Elle y décrit les nombreuses étapes de la fabrication du moteur de la Ford V8 avec un petit clin d'œil à Léon Trotski que l'on peut reconnaître avec ses lunettes et sa casquette. Au milieu, Rivera a tenu à peindre le héros de la révolution mexicaine Emiliano Zapata, qu'il a peint à de nombreuses reprises, plus que Pancho Villa, desservi par son passé de bandit. (œuvre originale intitulée Emiliano Zapata (1930-31) partie du cycle "Histoire de Cuernavaca et de l'État de Morelos".

Lénine Portrait de Lénine

Au centre se trouve la figure tutélaire de Lénine, reprise d'une œuvre réalisée sur le Rockfeller center en 1933 puis détruite, le portrait de Lénine faisant scandale. (œuvre extraite de "Comunismo" dans El hombre controlador del universo o el hombre en la máquina del tiempo en 1934, au Palais des Beaux-arts de Mexico.)


Toujours en bas, Rivera a peint une représentation symbolique de Wall street avec ceux qui passaient pour être les figures du capitalisme d'alors, John D. Rockefeller, Henri Ford et J.P. Morgan, attablés devant une bouteille de champagne et des bandes en or des téléscripteurs de la Bourse. (copie de "El banquete de Wall Street" dans La vision politique idyllique du peuple mexicain, 1928, secrétariat à l'éducation publique, Mexico)


Sur le côté droit, en haut figure Le jour des morts, rappelant la Toussaint, jour de festivités pour aller se recueillir sur la tombe des disparus, leur rendre hommage en chantant et en mangeant des têtes de morts en sucre. On peut y voir Diego Rivera et sa femme Lupe Marin, un torero célèbre Juan Silveti sous un grand sombrero. (œuvre copiée de "Día de muertos", datant de 1924, secrétariat à l'éducation publique, Mexico)

En bas, Le carnaval et ses animaux traditionnels comme l'âne et le cheval, symbole d'une culture mexicaine peu à peu pervertie par le tourisme. La femme blonde représente l'archétype de la touriste américaine. Derrière la fête se profilent les visages grimaçants des participants, et les deux têtes de morts, encadrant le tableau de bas en haut, sur celui du bas étant inscrit sur le front eternidad, marquant la continuité des sentiments humains. (œuvre reproduisant "Mexico folklórico y turístico", extraite de Carnaval de la vida Mexicana, 1936, Palais des Beaux-arts de Mexico.)


La place Diego Rivera à Lyon

 

 

 

7- Bibliographie

  • Sylvia Perrin. 07/2010. "L'espace Diego Rivera de Lyon", La Clé des Langues (Lyon: ENS LYON/DGESCO). ISSN 2107-7029
  • Roland Amador, "L'espace Diego Rivera de Lyon", éditions Lyonnaises D'art et d'histoire, 62 pages, mai 2008
  • Bibliothèque de Lyon
  • La Cité de la création

tumb Le livre de Roland Amador
         <<< Christian Broussas, Carnon-Mauguio, 10/ 2012 © • cjb • © >>>


20/02/2014
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Louis Calaferte à Lyon

L'écrivain Louis Calaferte

        <<<<<<<< Louis Calaferte le lyonnais 14/07/1928 - 02/05/1994 >>>>>>>>
          <<<<<<<< Prix Ibsen 1978 et Grand prix national des lettres 1992 >>>>>>>>
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Même si Louis Calaferte est né à Turin en Italie et mort à Blaisy-Bas près de Dijon où il s’était retiré a la fin de sa vie, il reste lyonnais dans l’âme, Lyon représentant le vecteur de ses souvenirs et de sa formation d’écrivain, de son évolution littéraire qu’il évoque dans son livre d’interviews « L’Aventure intérieure ». [1] Dans « Petite suite lyonnaise », il écrit qu’ « être lyonnais n’est pas une citoyenneté, c’est un état d’être (et) Lyon n’a pour moi d’agrément qu’à la saison de son âme, de la période qui précède immédiatement l’automne à celle qui précède immédiatement le printemps. » [2]


 
Selon lui, le lyonnais ressemble à une mosaïque aux sentiments mêlés, discret, modeste, sceptique, assez frondeur tout en penchant pour le conservatisme. Il peut flâner durant tout un après-midi dans les rues du centre ville ou s’attabler longuement dans un grand café « pour continuer à flâner par la pensée en soupesant ses semblables du regard. » Sa prime jeunesse, c’est d’abord la "zone" que connaissent souvent les familles immigrées, une vie difficile qu’il racontera dans ses premiers romans Requiem ds innocents en 1952 et Partage des vivants l'année suivante, des romans écrits sans concessions dans un style parfois rugueux, ce qui lui vaudra parfois des désagréments comme l'interdiction de son roman Septentrion en 1963.

Son quartier, c’est un quartier préservé du 3ème arrondissement qu’on appelle Montchat, où habitait à la même époque l’écrivain Jean Reverzy. Il raconte cette époque dans sa biographie, [3] y égrenant ses souvenirs d’enfance : « J’étais assis dans le 24, Cordeliers-Vinatier. Je revenais à mon point de départ : Place Henri, Lyon, 3ème arrondissement… je me sentais enfin chez moi, en sécurité, à l’abri, au bien-être. Les soirs de trop gros cafard, j’avais fait, les yeux fermés, mille et mille fois ce petit trajet entre la place Henri et la rue Roux-Soignat où ma chère Guite m’attendait toujours. » Pourtant, reconnaît-il, « il n’y a ni curiosités ni monuments, ça n’attire pas et à partir de neuf heures du soir, c’est… assoupi et tranquille. »

tumb  Bibliothèque Louis Calaferte à Mornant

Nostalgie d’un passé qui n’a pas toujours été à la mesure de ses rêves, quand à treize ans, abandonnant l’école après le certificat d'études, il commence comme garçon de courses dans une entreprise textile, puis manœuvre dans une usine de piles électriques. De sa jeunesse pendant la guerre, de l'occupation allemande il tirera un récit intitulé simplement C'est la Guerre, livre souvenirs qui éclaire crûment la réalité de l'époque.
Il écrira longtemps après «  Voilà Lyon, pour moi. Quand je suis depuis trop longtemps à l’étranger, c’est à ce minuscule point de la terre que je pense, tout seul, avec des kilos de mélancolie bien aigre dans le cœur. Ma plaie secrète. »

En 1956, après avoir 'taté' de Paris, faisant de la figuration au Théâtre de l'Odéon et écrivant ses premières pièces, Louis Calaferte va s'installer à Mornant, village situé au sud-ouest dans la grande banlieue lyonnaise, où il mettra cinq longues années de doutes et de tâtonnements intérieurs à écrire Septentrion tout en étant, à partir de 1974, producteur-animateur à Radio-Lyon puis à la télévision (à l'ORTF puis à FR3).


Peu avant sa mort en 1994, il adresse à son ami Jean-Pierre Miquel, administrateur général de la Comédie française, ce texte en forme de haïku : [4] 
"Je suis au coin de l'âtre Vous êtes au théâtre Jean-Pierre et le temps passe Mais sans trop que s'effacent A l'âtre ou au théâtre L'amitié et ses traces."

 

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Repères bibliographiques

  • "Silex", poèmes de Louis Calaferte illustrés par Truphémus. Éditions "Les sillons du temps ", 1991
  • "L’Aventure intérieure'"", entretiens avec Jean-Pierre Pauty, éditions Julliard, 1994
  • "Carnets", 16 tomes de ses carnets actuellement publiés entre 1980 et 2010, couvrant la période entre 1956 et sa mort en 1994
  • "Septentrion", 1963, éditions Denoël, 1984, éditeur Folio n°2142 en 1990, Gallimard, isbn 2-07-038227-3
  • "La Mécanique des femmes", éditions Gallimard,collection L'Arpenteur, 1992, isbn 2070388638
  • Calaferte Son théâtre
  • Théâtre, Calaferte : L'horizon

    tumb          Le théâtre de Calaferte

 

Autres fiches à consulter :
Quelques écrivains dans "Rhône-Alpes" : Maurice Scève, Louise Labé, Roger Vailland, Bernard Clavel

 

Références

  1. ↑ "L’Aventure intérieure", séries d’entretiens avec Jean-Pierre Pauty, éditions Julliard, 1994
  2. ↑ "Petite suite lyonnaise", Grandes largeurs, printemps-été 1984, éditions Le Tout pour le tout, 1984
  3. ↑ "Lyon 3ème arrondissement, Lyon a 2000 ans ", 1957
  4. ↑ Texte repris et publié dans l'express le 25 avril 1996

 

 <><><>CJB Frachet - Feyzin - 10 février 2012- <><><><><>  ••• © • cjb •  ©••• <><><>

20/02/2014
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